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Le Collectif Fair(e) a pris début 2019 la tête du CCNRB



Interview / Patrick Thibault * Photo Yann Peucat pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°65 - avril-mai 2019

Le Collectif Fair(e) a pris, début 2019, la suite de Boris Charmatz à la tête du Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne. Les huit directeurs – Bouside Ait Atmane, Iffra Dia, Johanna Faye, Céline Gallet, Linda Hayford, Saïdo Lehlouh, Marion Poupinet, Ousmane Sy – défendent un changement de gouvernance et prônent l’ouverture.


Qu’est-ce qui va concrètement changer à la tête du CCNRB ?

Ce qui a déjà changé, c’est que nous sommes 8 : un collectif avec une diversité de 6 artistes qui rayonnent dans le champ du hip hop. Ça ne s’est jamais vu à la tête d’un Centre Chorégraphique National. Nous voulons recentrer l’outil en le mettant à la disposition de la danse et non d’un chorégraphe. L’objectif étant de valoriser la danse à tous les niveaux et de la mettre à la disposition de tous.


Le hip-hop, est-il maintenant à la base de tout et en tout ?

Il est notre dénominateur commun. Puisque c’est un mouvement contemporain inclusif qui intègre la transmission, la curiosité, les autodidactes, on a le sentiment qu’une génération peut s’y rallier. En terme de collectif, nous sommes forts de ça mais cette forme peut réduire. Nous la voulons ouverte, diverse, variée plutôt que monochrome, sans oublier l’exigence de qualité.


Au-delà du hip-hop, qu’est-ce qui vous réunit ?

Le projet ! Chercher à diriger avec ce fonctionnement de gouvernance à huit directeurs qu’on expérimente dans cette année de préfiguration. Nous avons une nécessité de faire et dire ensemble, une vision et une philosophie communes.


“C’est évident qu’on ne s’entendra pas toujours sur tout. Et tant mieux : ça engage des remises en question.”

Qu’est-ce qui se passera si vous ne vous entendez pas ?

C’est évident qu’on ne s’entendra pas toujours sur tout. Et tant mieux : ça engage des remises en question. Si la route est droite, il n’y a pas de raison de créer. On doit à un moment ne plus s’entendre. On ne doit pas toujours penser pareil. C’est là qu’on prendra les meilleures décisions pour le Centre.


Comment être certain que vous n’allez pas trop vous prendre au sérieux ?

(éclat de rire général). Notre visage à ce moment-là vaut une réponse, non ? Nous avons été éduqués avec une vision différente du fonctionnement des institutions. Mais à la tête du CCN, il faut aussi qu’on arrête d’être dans ce que les gens attendent de nous. On veut juste continuer à faire bouger et surtout pas devenir des politiques. On apprend en faisant des choses qui ne nous ressemblent pas.


Comment allez-vous travailler avec les autres nouveaux directeurs rennais ?

Chacun a déjà rencontré la majorité des nouveaux. Des projets sont en construction, d’autres déjà concrets comme ce cycle Ciné-corps avec le Ciné-TNB. Tous les nouveaux ont un intérêt pour réfléchir et construire ensemble. Une de nos valeurs, c’est partager avec tous les partenaires avec lesquels on s’entend d'ailleurs déjà très bien. Ce renouvellement permettra de faire rayonner la danse de manière plus large.


L’urgence des urgences ?

L’ouverture, les 3, 4 et 5 mai. On sera dans le vif. On est content de pouvoir présenter, rencontrer, parler vivement et clairement. Et danser : c’est ce qu’on fait de mieux !

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