top of page
Rechercher

Le Feu, tout feu, tout flamme


Texte / Matthieu Chauveau * Photo / Gregg Bréhin Publié dans le magazine Kostar n°41 - été 2014


Le Feu marque le retour aux affaires du songwriter Jonathan Kingsley Seilman. C’est sur disque, sur scène et sous la forme d’un vrai groupe que l’ex This Melodramatic Sauna donne de nouveau de ses nouvelles.

Et les fleurs éclosent à l’ombre. C’est avec cet album au titre idéal qu’on avait laissé Jonathan Kingsley Seilman, il y a déjà neuf ans, quand le garçon enregistrait ses compositions mélancoliques, fragiles et élégantes sous le curieux sobriquet de This Melodramatic Sauna. Depuis, on pensait avoir perdu de vue le musicien nantais et, pour tout dire, on l’imaginait bien timidement cloîtré dans sa chambre, à peaufiner tranquillement de nouvelles compositions, dans la droite lignée des précédentes.

Nous nous sommes diablement trompés. Jonathan Seilman n’est pas ce “beautiful loser” que l’on se plaisait à imaginer, mais bel et bien un homme de rencontres. En neuf ans, il a joué avec le meilleur de la scène indépendante nantaise (The Patriotic Sunday, Faustine Seilman, My Name is Nobody, Birds Are Alive, Sieur & Dame…), a composé pour le théâtre et a même foulé les planches sous les traits d’Apollon, le Dieu de la musique !


“J’avais envie de quelque chose d’un peu plus lumineux.”

C’est donc logiquement que le garçon nous revient cette fois-ci entouré d’un vrai groupe, baptisé Le Feu et constitué de valeurs sûres, de musiciens avec qui il a collaboré ces dernières années : « J’avais envie de quelque chose d’un peu plus lumineux. Musicalement, par exemple, je me suis donné la contrainte d’écrire en majeur plutôt qu’en mineur. Au niveau des textes, j’utilise moins le “je” et plus la première personne du pluriel. Le Feu est plus collectif, peut-être moins égoïste et tourné vers moi-même qu’auparavant ».

Effectivement, la musique du Feu, que les Nantais ont pu découvrir sur scène pendant le dernier Festival Indigènes, brille de mille parts, guidée par le chant passionné et franc de Jonathan, idéalement soutenu par la voix limpide de la comédienne et metteuse en scène Vanille Fiaux, débauchée pour l’occasion du monde du théâtre. « C’était ma patronne et je suis devenu son patron ! », se marre Seilman, le regard lumineux, comme son nouveau projet. Non, les plus belles fleurs n’éclosent pas toujours à l’ombre. Avec Le Feu, Seilman nous prouve que la lumière, aussi, accouche de fort jolies choses.


Le Feu, Playgrounds & Battlefields (Havalina Records, My Little Cab Records, Differ’Ant).

bottom of page