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Lenparrot : “Le comble du chic, c’est la faille dans le costume du dimanche”


Interview / Matthieu Chauveau * Photo / Gregg Bréhin Publié dans le magazine Kostar n°73 - décembre 2020-janvier 2021

Vous êtes quelqu’un de stylé, depuis quand faites-vous attention à votre look ?

Depuis mes 20 ans. Avant, j'arborais fièrement une veste noire en velours, un chapeau et un bouc. Je voulais être chic sans vraiment y arriver. Et les membres de Rhum for Pauline, groupe dans lequel je jouais alors, se moquaient pas mal de moi. J’ai vite changé pour un look plus sobre : jeans slim, tee-shirt.


Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ?

Oui, tout de même… Non pas que je veuille coûte que coûte correspondre à l’étiquette du chanteur indé mais je porte quand même des jeans Levi's très près du corps et des Doc Martens basses. C'est peut-être pour résoudre ce trauma de l’adolescence (sourire) !


Comment choisissez-vous votre costume de scène ?

Pour cette tournée, je l'ai imaginé avec Aurore Deman, qui a réalisé le clip de Berries. On a trouvé un pantalon un peu zazou et une sorte de chandail avec de grandes lanières de couleur. Cela donne un côté très graphique, qui peut évoquer Freddie Mercury ou Klaus Nomi.


Quel rapport entretenez-vous avec la mode ?

Un rapport amoureux mais sans être un shopaholic. Il y a des choses sur lesquelles il faut vraiment que je me réfrène comme les vinyles ou les synthés, mais pour les fringues, ça va. J'adore quand même découvrir les nouveaux achalandages dans mes magasins favoris. Par exemple Okko, à Nantes.


Pensez-vous être à la mode ?

Franchement, je m’en fous. Autant quand j’avais 20 ans, avec mon bouc et mon chapeau, j’étais soucieux de l’apparence que je renvoyais aux autres, autant maintenant l’apparence que je me renvoie me suffit.


“La mode ? Une tentative vaine : courir après un diktat qui, de toute façon, aura toujours une longueur d'avance.”

Être à la mode, c’est quoi pour vous ?

Une tentative vaine : courir après un diktat qui, de toute façon, aura toujours une longueur d'avance.


Avez-vous déjà retourné votre veste ?

Une pelletée de fois auparavant, sans doute parce qu'elle était trop ample ou trop serrée. Mais maintenant qu’elle me va, je ne la retourne plus.


Avez-vous déjà pris des vestes ?

Pas tant que ça. Les fois où je m'attendais à en prendre, j’ai été accueilli à bras ouverts. Je pense à mon premier album par exemple. Quand j'ai demandé à Julien Gasc, Chassol, Cléa Vincent ou Juliette Armanet d'y participer, ils ont tout de suite répondu oui.


Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ?

Mes Doc basses, que j'enlève juste quand je suis sur scène, pour mettre des Vans blanches. Sinon, j'ai toujours un roman graphique et un ouvrage théorique : en ce moment Sabrina de Nick Drnaso et Musiques populaires brésiliennes de David Rassent chez Le Mot et le Reste, un éditeur que j'adore.


À qui voudriez-vous tailler un costard ?

En ce moment, à Darmanin.


Quel est le comble du chic ?

La spontanéité. Le mec qui porte un costume mais branlant, style Tom Waits. Le comble du chic, c’est la faille dans le costume du dimanche.


Le comble du mauvais goût ?

La marque Desigual, ça n’est vraiment pas possible. Comme disait un mème sur Internet : l’avantage avec les fringues Desigual, c’est que tu peux te vomir dessus et personne ne le remarquera (rire).


Quelle personnalité voudriez-vous relooker ?

Pourquoi pas Vincent Macaigne. Outre qu’on est copains, je le trouve incroyablement sexy. Ça me ferait marrer d’en faire un cadre CSP+ avec les cheveux courts et une barbe inexistante. On verrait d’autant plus que ça ne lui va pas alors qu’il est très beau comme ça, avec sa calvitie naissante et son dad bod.


Qui rêveriez-vous de déshabiller ?

Vincent Macaigne aussi pour qu’on voie à quel point c’est un beau mec. Et parce que ça suffit de répondre à des codes, chez les garçons comme chez les filles.


Votre premier tee-shirt de groupe ?

À 14 ans, j’ai emmené mon père à son corps défendant chez Rock à Gogo, me faire offrir un tee-shirt de Marilyn Manson. C’est tout ce qu'il détestait mais moi j’adorais…


Nouveau disque Another Short Album About Love (Futur records) Release party, Stereolux, Nantes, le 13 février.





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