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Les harpes Camac : cordes à cœur


Texte / Jean Philippe Xhaet * Photo / DR


Depuis la petite commune de Mouzeil, dans le Pays d’Ancenis, la société Camac Harpes jouit d’une renommée internationale, dans le milieu un peu confidentiel des harpistes. Rencontre avec Jakez François, son Président.

Sur le bureau de Jakez François, Assurancetourix trône en bonne place. Comme touchée par la grâce divine, la figurine s’apprête à faire vibrer les cordes de sa lyre, ancêtre celtique des harpes modernes. Mais sa culture celtique, Jakez ne la doit pas à Uderzo, loin s’en faut. Petit, l’homme est tombé dans la marmite : cornemuse écossaise pour la mère, Bagad Bleimor pour le père, qui y côtoie Allan Stivell, figure majeure du renouveau musical breton.

Formé à la harpe celtique, puis classique, Jakez entame dès 1987 une carrière de musicien. Un an plus tard, il est repéré et embauché par Joël Garnier, cofondateur de la société Camac avec son frère Gérard, en 1972. « Au départ, surfant sur le mouvement folk des années 70, les Garnier fabriquaient des flûtes de pan, et revendaient notamment des harpes celtiques, fabriquées au Japon. Pris de passion pour cet instrument, Joël finira par créer Camac Harpes en 1985, pour se consacrer exclusivement au métier de facteur de harpes. »


En novembre dernier, il s’est ainsi offert un aller-retour pour la Chine, pour régler la harpe d’un particulier.

C’est auprès de lui que le jeune Jakez fait ses armes, apportant son expertise d’instrumentiste. Ensemble, ils expérimentent, innovent, améliorent l’ergonomie de l’instrument. Lorsque Joël décède en 2000, Jakez prend la tête de la société et poursuit son développement. Il emploie aujourd’hui 45 personnes et produit 2 300 instruments par an, pour un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros. Sous sa férule, Camac s’est imposé comme un leader mondial, sur un marché dont les acteurs se comptent sur les doigts d’une seule main.

Sous le bureau de Jakez, une petite valise est bouclée, qui contient les outils nécessaires au réglage des harpes. « À n’importe quel moment, je peux recevoir un appel d’un musicien en panique », explique-t-il. En novembre dernier, il s’est ainsi offert un aller-retour pour la Chine, pour régler la harpe d’un particulier. C’est ce qu’on appelle avoir le sens du service après-vente. « C’est ce qui fait la force de notre marque », insiste-t-il.

Du 13 au 15 mai prochain, Camac organisera Harpes au max, premier festival international de harpe, en collaboration avec le Pays d’Ancenis. « Il s’agit de véhiculer l’identité du Pays d’Ancenis, autour d’une grande manifestation culturelle. La harpe y sera à l’honneur, sous toutes ses formes ; de l’instrument antique aux modèles électriques ». Au programme, notamment : une soirée électro, qui osera le mariage de DJ's et de harpistes. De quoi donner un souffle nouveau à l’un des plus anciens instruments de musique.



5 dates clés


1967 Naissance de Jakez François.

1972 Fondation de la société Camac, par les frères Joël et Gérard Garnier.

1988 Jakez François rejoint la société Camac.

2000 Jakez François succède à Joël Garnier, à la tête des Harpes Camac.

2016 Première édition de Harpes au max.

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