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Loïck Peyron, interview recto/verso



Interview / Arnaud Bénureau * Photos / Ludovic Failler pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°41 - été 2014


Interview recto


Qu’avez-vous ressenti en naviguant récemment sur Pen Duick II ?

Je ne peux pas dire que je rêvais de barrer Pen Duick II, mais ça a été un vrai bonheur. D’autant plus que ça tombe à un moment où je prépare la prochaine Route du Rhum dans un esprit vintage. Je la ferai sur le même trimaran qui a mené Mike Birch à la victoire lors du premier Rhum en 1978. Il est important de respecter le passé pour mieux voir l’avenir. C’est une formule à la con. Mais elle marche bien.

En remportant le Trophée Jules Verne en 2012, vous devenez l’homme le plus rapide du monde. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Pas grand-chose. Je préfère me souvenir de cette incroyable aventure humaine.

Le Rhum, c’est votre Coupe du Monde ? Je dirais davantage ça de l’America’s Cup que je prépare sur Artemis. Le Rhum, j’avais envie d’y revenir cette fois avec ma bite et mon couteau. Pour retrouver les sensations d’hier.

Quelles sensations éprouvez-vous sur l’eau ?

Sur l’eau, vous êtes une petite merde. C’est bizarre, mais je m’en rends compte lorsque je prends l’avion. C’est de là-haut que je découvre vraiment l’immensité des océans.

Vous êtes ambassadeur Virtual Regatta. Que représente ce jeu de voile en ligne à vos yeux ?

Ça rejoint ce que je viens de dire. À Virtual Regatta, vous pouvez sentir cette immensité. Ensuite, l’anecdote est drôle. En 2008 sur le Rhum, je démâte au milieu de l’Océan Indien. En rentrant, je veux finir la course. Je m’inscris sur Virtual Regatta et me retrouve sur l’Océan Indien. C’est la première fois que je commençais réellement une course et que je la terminais virtuellement.



Interview verso


Peut-on être marin et avoir le mal de mer ?

J’ai connu ça, il y a 20 ans. Et je peux vous assurer que lorsque ça vous arrive, c’est angoissant.


Dans En solitaire, François Cluzet, il n’est quand même pas terrible ?

J’aime beaucoup Cluzet, mais je n’ose pas voir le film. À chaque fois que le cinéma s’attaque à la mer, c’est une source d’emmerdes. Vous n’avez qu’à regarder Waterworld ou le Pirates de Polanski.

Les chaussures bateau ne sont-elles pas la plaie du nautisme ?

Mais non. Elles sont très pratiques. Elles vous permettent de rester stable sur le pont d’un bateau. Bon après, c’est vrai que c’est à peu près leur seule utilité.

Pour Renaud, « c’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme ». N’aurait-il pas pu trouver mieux ?

Je ne suis pas un grand fan de Renaud ; mais dans le fond, il n’a pas tort. La mer est une maîtresse envahissante.

Marin d’eau douce, est-ce vraiment une insulte ?

Allez naviguer contre des marins suisses, posez-leur la question et revenez me voir ensuite.

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