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Martin Juvanon du Vachat, l’art et les manières



Texte / Patrick Thibault * Photo / Christophe Martin pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°37 - octobre-novembre 2013


Entre le rôle d’une vraie-fausse baronne et celui d’Orphée, le jeune comédien – dont on pourrait finir par retenir le nom – se taille un joli costume de théâtre.


L’état civil évoque davantage le bottin mondain que l’affiche de théâtre. Pourtant, lorsqu’il enfile le costume de la baronne, il s’amuse à dynamiter Les Règles du savoir-vivre dans la société moderne. Avec quelques effets collatéraux dont il sourit : « Ma grand-mère m’a dit, je veux bien qu’il y ait des choses exagérées dans ce spectacle mais je ne comprends pas que les gens rient, c’est toute ma vie ! » Au Grenier à Sel – le lieu investi en Avignon par la région Pays de la Loire pour ses compagnies – le spectacle a vite fait le plein. « C’est François Thomas, mon camarade de théâtre qui me l’a proposé en 2009 lorsque je terminais le Conservatoire de la Ville de Paris. » À cette époque-là, l’apprenti-comédien termine en parallèle Normale Sup’ rue d’Ulm et s’apprête à apprendre la danse au CNDC d’Angers.


“Ma grand-mère m’a dit, je veux bien qu’il y ait des choses exagérées dans ce spectacle mais je ne comprends pas que les gens rient, c’est toute ma vie !”

Tout a commencé au XVIIIe lorsque la fausse baronne Staffe s’est fait un nom en édictant (et en éditant) des manuels de savoir-vivre pour gens de “bonnes familles”. Martin Juvanon du Vachat ne pouvait pas y échapper. « Cette femme vit par procuration, c’est une espèce de statue magnifique qui vacille. D’où les talons. Le travestissement est lié à ce personnage et il révèle que les conventions ne sont que des fictions qui tiennent uniquement parce qu’on veut bien y croire. » Interprété par un homme, le texte de Lagarce ajoute l’ambiguité à la drôlerie.

Après cette mise en abîme de la comédie humaine, le comédien va relever un autre défi : interpréter le rôle-titre dans Orphée aphone, la nouvelle création de sa compagnie Ici comme ailleurs. C’est Vanasay Khamphommala qui a réécrit cette histoire d’Orphée. Martin est serein: grand-mère devrait aimer.

Les Règles du savoir-vivre dans la société moderne

Orphée aphone

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