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Michel Bassompierre, le mystère XXL



Après Monaco et avant New York, la ville de Vertou rend un bel hommage à Michel Bassompierre. Ses sculptures monumentales sont installées dans les rues, deux à l’aéroport. Une impressionnante exposition au Moulin Gautron recrée l’atelier de l’artiste et présente un ensemble important de son Arche de Noé.


Dans le vignoble nantais, la maison de Michel Bassompierre, dans laquelle est installé son atelier, s’agrandit petit à petit, au fur et à mesure de ses besoins d’espace. C’est dans une petite pièce avec un baie vitrée donnant sur le jardin qu’il travaille le plus. Une table à dessin, une autre pour le modelage, un ordinateur, de quoi écouter de la musique, une petite bibliothèque. C’est là que les choses naissent. L’étude, le dessin, le modelage dans la terre rouge du Fuilet.  

Il cherche, travaille la matière, définit la posture, épure jusqu’à trouver la forme la plus juste, la plus habitée, la plus sereine. Michel Bassompierre est un sculpteur animalier prolifique, rêveur, hors du temps. De ses mains incroyablement habiles naissent ours, chevaux, morses, gorilles, manchots… animaux aux formes généreuses qu’il modèle en essayant de saisir quelque chose d’essentiel. Une beauté, une innocence, une douceur, une énigme… originelles. Les maquettes en terre, les plâtres qui en sont issus, retravaillés, lissés, polis, s’accumulent, envahissent les étagères. Ils ont cette présence poétique et magnétique que l’on retrouve dans les petites sculptures animales préhistoriques ou antiques, ils ont cette simplicité évidente des œuvres de Pompon.   


Une beauté, une innocence, une douceur, une énigme… originelles.

Bassompierre est dans cette tradition, il ne s’inscrit pas dans une démarche contemporaine : il est intemporel, cherchant quelque chose de plus profond, quelque chose d’ancré loin en nous, dans notre humanité animale. Ses petites maquettes en plâtre sont le point de départ d’un autre travail : elles vont être scannées, numérisées, agrandies, servir de base à la réalisation de sculptures de plus grands formats en marbre, en albâtre, en verre, en bronze ou résines.   

Comment expliquer leur pouvoir de fascination ? Difficile à dire. Les animaux qu’il sculpte sont dans des attitudes simples, joueuses ou réflexives. Ils ne nous voient pas, ne nous regardent pas. Ils sont dans leur monde, ce monde premier, ce monde lointain, ce monde rêvé. Asexués, doux, incroyablement lisses (ils n’ont ni poils, ni plumes), ils constituent une part de notre humanité, sont nos totems, nos frères et sœurs oubliés.  


Élégance animale, Michel Bassompierre, Moulin Gautron et en ville, Vertou, jusqu’au 23 février 2025.

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