Pierre de Maere : “la mode me passionne”

Interview / Matthieu Chauveau* Photo / © Marcin Kempski Publié dans le magazine Kostar n°85 - avril-mai 2023

Vous êtes quelqu’un de stylé, depuis quand faites-vous attention à votre look ?

Depuis que j’ai approché le monde de la mode, en tant que photographe avant de faire de la musique. En conseillant les mannequins, je me suis dit que ce serait bien d’appliquer cet art de l’habillement à moi-même.

Comment choisissez-vous votre costume de scène ?

Il faut d’abord que je sois bien dedans quand je danse. Mais il faut aussi que le costume me donne une certaine prestance. J’aime bien ce qui est cintré à la taille mais avec des épaules marquées. Ce look me met en confiance.

Quel rapport entretenez-vous avec la mode, vous qui avez intitulé votre album Regarde-moi ?

Ma culture en la matière reste limitée aux vidéos de Loïc Prigent et aux livres que j’ai pu lire, mais la mode me passionne. Mon statut d’artiste me permet d’assister à des défilés et j’adore ça. C’est un rêve d’ado qui prend vie ! Concernant le titre de l’album, ça n’est pas du tout un ego trip. C’est pas « Regarde-moi comme je suis beau », mais « trouve la beauté qui est en moi et fais-moi comprendre que je vaux la peine d’exister ». Mes chansons sont romantiques.

Pensez-vous être à la mode ?

Pas trop. Il y a un truc un peu rétro dans les costumes que je porte. Si j’étais à la mode, j’irais chez Louis Vuitton et Balenciaga, deux maisons qui ne me parlent pas tant que ça. Moi, j’aime bien les maisons maximalistes, entre le kitch et le génial. J’ai adoré le Gucci d’Alessandro Michele pendant longtemps, ou Schiaparelli.

Être à la mode, c’est quoi pour vous ?

Je n’aime pas trop cette idée de suivre des modes. Je préfère les choses qui perdurent, en habits comme en musique.

Avez-vous déjà retourné votre veste ?

Ça m’est arrivé, par exemple avec les pantalons larges. Longtemps, je n'ai été que sur des pantalons coupe droite avec un pli au milieu et, à la rigueur, un peu de pattes d’eph en bas. Mais, plus le temps passe, et plus je me sens bien dans les baggys. Bon, je ne suis pas encore en mesure de devenir un punk à chien mais qui sait, peut-être un jour (rire) !

“J’aurais adoré passer du temps avec Karl Lagerfeld. Encore plus chic que de porter ses fringues.”

Avez-vous déjà pris des vestes ?

Quand j’ai interprété Enfant de, mon dernier single à Quotidien. Je portais une sorte de polo de rugbyman un peu crasseux et j’étais content de cette performance, son énergie, la danse avec le jeu de jambes. Ça n’avait rien de provocateur mais j’ai pris 1 500 tweets de haine. Heureusement, une horde de soldats qui avait adoré m’a défendu et les tweets étaient plus nombreux dans ce sens.

À qui voudriez-vous tailler un costard ?

Je suis tombé amoureux d’un faux compte Instagram. C’était censé être un joueur de foot pro, un fantasme pour moi qui ne fréquente pas du tout ce genre de milieu à Paris. Tout était nickel dans sa façon de présenter le truc et je me suis rendu compte de l’arnaque au bout de trois jours de discussion. J’aimerais bien tailler un costar à l’imposteur si je le retrouve, car j’étais amoureux !

Quel est le comble du chic ?

Plus qu’un look, une action : j’aurais adoré passer du temps avec Karl Lagerfeld. Encore plus chic que de porter ses fringues.

Quelle personnalité voudriez-vous relooker ?

Tous les footballeurs du monde méritent un relooking. Quand je les vois à la cérémonie du Ballon d’Or avec leurs costumes bordeaux affreux, ça m’attriste. C’est bon les gars, vous avez 500 millions d’euros, allez chez Dior ou Saint-Laurent et faites-vous tailler un truc correct !

Qui rêveriez-vous de déshabiller ?

En vrai, je trouve qu’il n’y a rien de moins érotique que quelqu’un tout nu. Mais peut-être Aaron Taylor-Johnson à l’époque de Kick-Ass, ou Timothée Chalamet ?

Votre premier tee-shirt de groupe ?

Lady Gaga, quand j’avais 13-14 ans. Sur la photo, elle faisait un fuck assise au piano, avec une perruque blonde, assez badass !

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