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Seleçao Team, quatre par quatre



Texte / Arnaud Bénureau * Photo / Adeline Moreau pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°29 - février-mars 2012


La Seleçao Team, c’est quatre rappeurs issus de différents quartiers nantais. C’est surtout un jeune collectif qui mérite de sortir du bois tant son rap ne prend pas le public pour un con.


Rendez-vous avait été pris un dimanche à l’heure du Canal Football Club. Herla, Harbi, Lunder, Poto NA et quelques potes gravitant autour de la Seleçao Team avaient réunion à La Fabrique Dervallières-Zola, petite sœur un peu moins bien lotie de La Fabrique Île de Nantes. Au deuxième étage, le courant a posé une RTT. La photo et l’interview se feront dans la cage d’escalier. À l’arrache, à la cool, à l’ancienne. À croire que le rap nantais n’a vraiment pas de bol. « On n’a pas de culture hip hop comme à Lyon ou Paris, souligne Lunder, doyen de l’équipe et aussi membre de Sénégalgérie. Le rock et l’électro sont davantage mis en avant ». Un constat qui n’a pas empêché les quatre garçons qui ne sont « ni des fils à papa ni des trafiquants de drogue » de tenter le coup.


“Ni des fils à papa ni des trafiquants de drogue.”

Le collectif est né lors d’un concert de Sénégalgérie à Hip Opsession 2011. « Le temps d’un morceau, on s’est tous retrouvé sur scène ». La Seleçao Team prendra définitivement corps l’été suivant. Avec trois fois rien, alors que le rap actuel se conjugue en kilo euros, ils tournent un clip, Ramène ton équipe, qui, aujourd’hui, collectionne les clics sur YouTube. Et le morceau claque. Leur force est de ne pas se pervertir. Chaque flèche garde son flow. À base de punchlines pour l’un, à base de rap conscient pour l’autre. « On a tous gardé nos délires de rap ». Et à une époque où le moindre gamin veut devenir un people, Herla, Poto NA, Harbi et Lunder rêvent à taille humaine. Eux, le rap, ils l’envisagent comme un loisir. « Comme un mec qui est dans le foot. S’il se donne à fond, il va se faire repérer ». Alors, ce contrat, on le signe quand ? « Il n’y a pas de groupes pros à Nantes. Comme il y a pu y avoir Philémon, Hocus Pocus ou Prince D’Arabee à une époque. Pourtant, il y a des talents ». Et, Dr Mab. Comme d’hab’ ! Le boss de Rapacité Production et valeur refuge du rap nantais enregistre et mixe la Seleçao Team. « C’est un grand frère qui nous donne son expérience. Et c’est grâce à lui qu’on a obtenu le concert de février ». C’est la fin de la rencontre. À l’étage, la lumière n’est toujours pas revenue. Finalement qu’importe, car ces gars-là, eux, ont la flamme.

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