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Thylacine : “Je ne pourrais pas m’habiller n’importe comment.”


Interview / Patrick Thibault * Photo / F.Tijou Publié dans le magazine Kostar n°64 - février-mars 2019

Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ?

J’ai plus le costume du technicien et de l’aventurier que celui du créatif. Je cherche des vêtements et des chaussures un peu techniques qui permettent d’être à l’aise en ville et d’escalader une montagne.


Comment choisissez-vous votre costume de scène ?

Ça doit être un T-shirt confortable, minimaliste en terme de graphisme pour que ça se mêle à la scéno. J’aime la marque anglaise Finisterre qui produit des vêtements techniques, stylés, recyclables et écolos. Je craque pour le côté graphique de Cos.


Quel rapport entretenez-vous avec la mode ?

J’aime les défilés de créateurs, la haute couture. C’est un art de la création plastique plus que du prêt-à-porter. Je ne pourrais pas m’habiller n’importe comment mais je ne crois pas que je m’intéresse plus que ça à ce qui est à la mode et à ce qu’il faut porter en ce moment.


Pensez-vous être à la mode ?

Non, puisque je ne porte pas de claquettes avec des chaussettes !


Être à la mode, c’est quoi pour vous ?

Réussir à surfer sur les tendances sans avoir l’air de quelqu’un qui copie les styles.


Avez-vous déjà retourné votre veste ?

Ça peut paraître présomptueux mais je ne crois pas.


Avez-vous déjà pris des vestes ?

Forcément. Ça peut mettre pas mal d’embûches mais ça ne m’a jamais totalement empêché d’avancer.


Le comble du chic ? Avoir la classe et pouvoir traverser le Sahara avec ce qu’on a sur soi.

Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ?

Des chaussures tout terrain et des running pour quand j’ai la force. Des vêtements, costauds et passe-partout. Un enregistreur, un ordi pour le live, un autre pour composer, deux casques. Une gourde pour éviter les bouteilles plastiques, une flopée d’adaptateurs et de câbles. Mon appareil photo argentique et un stabilisateur de téléphone pour filmer de manière fluide. Si j’ai la place pour mes palmes, masque et tubas, c’est le must !


À qui voudriez-vous tailler un costard ?

Aux douanes argentines. Je suis resté bloqué deux semaines et j’ai dû payer des bakchichs pour récupérer ma caravane.


Quel est le comble du chic ?

Avoir la classe et pouvoir traverser le Sahara avec ce qu’on a sur soi. Des tenues super pratiques !


Vous auriez pu dire une caravane…

OK, le comble du chic pour un musicien est bien d’avoir une caravane pour composer, surtout si elle est autonome en énergie solaire.


Un penchant pour le vintage ?

Pas particulièrement. Si ma caravane est plus vieille que moi, l’intérieur est moderne. Mais j’ai une passion pour le design américain des années 70. Elle a la gueule d’un vaisseau spatial ou d’un avion.


Le comble du mauvais goût ?

Mettre un jogging avec une veste en cuir. Soit on fait de la moto, soit on fait du yoga.


Quelle personnalité voudriez-vous relooker ?

Gérard Depardieu parce qu'il y a du challenge. Pour rester dans l’extravagance, je lui mettrais une doudoune actuelle mais fluo avec un gros bonnet jaune, fluo aussi. Et des sneakers un peu techniques.


Quel a été votre premier T-shirt d’artiste ?

Wax Taylor. Avec Massive Attack, il est de ceux qui m’ont amené à l'électro. Joy Division aussi, presque plus pour le graphisme que pour la musique.


Qui rêveriez-vous de déshabiller ?

Je n’ai pas de fantasme de célébrité. Ça va paraître naïf mais ma copine que j’ai rencontrée en voyage.


Thylacine Roads vol. 1.

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