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Une ville ailleurs : Hambourg



Texte et photos / Vincent Braud et Patrick Thibault Illustration / Ladyboy pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°63 - décembre 2018-janvier 2019

C’est au bord d’un fleuve, l’Elbe, que la ville est née. Et c’est autour de son port qu’Hambourg vit et se développe aujourd’hui. Avec près de 2 millions d’habitants, c’est la capitale industrielle et économique que chacun connaît mais aussi la capitale verte et culturelle du nord de l’Europe. Avec ses centaines de canaux, Hambourg semble construite sur l’eau. Et sa figure de proue, l’Elbphilharmonie, est une invitation à l’embarquement.


En cet automne 2018, on a du mal à imaginer qu’Hambourg a été pratiquement détruite. La fin de la Seconde Guerre mondiale avait pourtant laissé une ville en ruines : les bombardements y avaient fait 45 000 morts et la plupart des monuments avaient terriblement souffert de plus de 200 raids aériens. Sur les quais, dans un entrelacs de canaux, les imposants docks de brique rouge sont redevenus la fierté de la ville. À la pointe des entrepôts de la Speicherstadt, inscrits au patrimoine de l’Unesco, se dresse fièrement l’Elbphilharmonie, inaugurée en 2017.

Ville portuaire, ouverte sur le monde, Hambourg vit au rythme de son port où accostent, chaque année, quelque 11 000 navires. Soit une trentaine par jour. Des centaines de grues et portiques composent, dans le couchant, une étrange forêt métallique. Spectacle grandiose autour des entrepôts en fin de journée. Ou depuis l’un de ces restaurants du port offrant le spectacle magique d’énormes paquebots ou porte-conteneurs glissant sur l’eau dans la nuit noire.


On ne compte plus les parcs, jardins, espaces verts et plans d’eau qui donnent à cette mégalopole un air de campagne.

L’après-midi, Hambourg se révèle une ville étonnamment verte. On ne compte plus les parcs, jardins, espaces verts et plans d’eau qui donnent à cette mégalopole un air de campagne. Loin de l’agitation du centre, l’Alsterpark avec ses somptueuses demeures s’admirant dans le miroir des eaux est un lieu de promenade en toutes saisons qui vous mène jusqu’à la vieille ville. L’Alster se mue en véritable lac intérieur de 164 hectares qui, aux beaux jours, est envahi par tout ce qui flotte – dériveurs, pédalos, paddles… – et ses rives prennent des allures de plage. En plein centre-ville, à deux pas de l’imposante Rathaus, les cygnes et le jet d’eau de 60 m de haut font de l’œil aux photographes. n Hambourg dégage une vitalité incroyable. La ville natale de Brahms et… d’Angela Merkel est aussi celle de Boys Noize et de Karl Lagerfeld ! On aime y faire la fête et, en fin de semaine, jusqu’au bout de la nuit. Installé dans une ancienne gare, Fundbureau est “le” club dont on parle… même à Berlin. Et pas seulement pour son décor et les tags qui ornent les couloirs. Les nuits d’Hambourg sont souvent courtes et c’est parfois sur les quais, au petit matin, qu’on vient dissiper ce qu’il reste de brume nocturne.







Circuit Kostar


Après avoir fait collection de clichés incontournables (l’hôtel de ville, le clocher de Saint-Nicolas, les bords de l’Alster…), on fonce vers le quartier de Schanzerviertel. Un quartier alternatif en même temps qu’un musée du street art à ciel ouvert. Ce quartier de squats n’est pas sans évoquer le Berlin des années 70/80. Il est aujourd’hui en voie de “boboïsation” et on y trouve des boutiques de stylistes et de créateurs. n Les amateurs d’art contemporain trouvent leur bonheur à la collection Falckenberg, superbement installée dans les 6 000 m2 d’une ancienne usine. Un certain nombre d’installations (de John Bock, Mike Kelley ou Jon Kessler) ont été conçues in situ. À voir également, le Deichtorhallen consacré à l’art contemporain et la photo. Enfin, au nord de la ville, le joli quartier d’Eppendorf abrite quelques superbes galeries. La seule Vera Munro mérite le détour. n Un match au FC Sankt Pauli pour l’ambiance ou une soirée à l’opéra pour les voix, vous avez le choix. Après, il faut aller prendre un verre dans l’un des sky bars qui permettent d’embrasser l’ensemble de la ville. Au Skyline bar 20up ou au Riverside s’il n’est pas trop blindé, à deux pas du quartier chaud et animé de la Reeperbahn. n Enfin, il est un rituel auquel il faut sacrifier : le marché dominical du Fischmarkt. Ambiance bon enfant garantie sur les quais. On y fait ses courses et on s’y retrouve entre amis pour se dire “moin, moin” (bonjour en dialecte de Hambourg), engloutir un fischbrötchen (incontournable sandwich au hareng) et partager une bière sous la halle dans un brouhaha très rock’n roll.





Y aller

En deux petites heures, et hop, c’est fait. Six vols par semaine au départ de Nantes- Atlantique avec des vols (Air France) à des tarifs souvent très abordables. Ensuite, navette et à vous le centre de la ville.


Y séjourner

Pas de souci pour trouver une chambre. Parfois bien situées et à des tarifs très raisonnables. Moins de 80 €/nuit dans l’Arcotel Rubin (sur Steindamm) ou l’Arcotel Onyx (sur Reeperbahn). Plus chic (environ 100 €), le NH Collection (sur Feldstrasse) ou le 25 Hours Hotel Hafencity. Vous pouvez craquer pour le Renaissance, à 5 minutes de la mairie mais il faudra y mettre le prix !


S'y restaurer

Si le hamburger vient (historiquement) de Hambourg, ce sont plutôt les produits de la mer qui sont ici à l’honneur. Le hareng de la Baltique s’y déguste même au petit-déjeuner. Nombre de tables offrent une vue sur le port et le spectacle, de nuit, peut être magique. On fait la queue au Bruecke 10 pour une variété de rollmops et sandwichs à petits prix. Ou on dîne en amoureux Au Quai (en français dans le texte) dans une salle offrant une vue panoramique.

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