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Une ville ailleurs : Montpellier


Hotel de ville, jean nouvel © ChRuiz-Montpellier3m

Texte / Vincent Braud, Patrick Thibault Publié dans le magazine Kostar n°77 - octobre-novembre 2021


En 1987, Montpellier s’affichait comme “la surdouée”. Il fallait oser… Depuis, la ville n’en finit pas de faire parler d’elle. Et elle continue à se réinventer. Architecture, culture, environnement, transports… Montpellier, une ville à la fois d’ici et d’ailleurs.


“Envoyez-vous balader !” Telle était l’invitation lancée, cet été, aux Montpelliérains et aux touristes. Il est vrai que les centres d’intérêt ne manquent pas. Ville d’art et d’Histoire, Montpellier, c’est ainsi un centre historique jalousement préservé. Une ville dont la richesse remonte en fait au… XIIe siècle. L’Église qui décidait de tout (ou presque) à l’époque lui accorda en effet le droit d‘ouvrir une école de médecine. La première au monde.

Audace et architecture

800 ans plus tard, il reste peu de traces de ce Montpellier médiéval. Le célèbre “écusson”, le centre historique, conserve par contre un impressionnant patrimoine d’hôtels particuliers qui témoigne de la prospérité de la ville aux XVIIe et XVIIIe siècles. C’est de cette époque que date aussi l’Arc de triomphe qui ouvre la promenade du Peyrou.

Il semble que Montpellier ait toujours vu les choses en grand. La place de la Comédie, prolongée par l’esplanade Charles de Gaulle, est une transition toute trouvée pour la découverte de cette autre ville. Ce vaste espace piétonnier mène à l’imposant Corum, centre de congrès mais aussi salle d’opéra, ouvert en 1988, ou au Polygone, immense centre commercial, ouvert lui en 1975, qui n’est plus vraiment ce qu’il était malgré de récents travaux de rénovation.

De Ricardo Bofil, hier, à Sou Fujimoto, Zaha Hadid, Jean Nouvel, Rudy Ricciotti ou Manuelle Gautrand aujourd’hui, Montpellier continue de surprendre et d’attirer les plus grands architectes. C’est ainsi que se dessinent de nouveaux quartiers et la ville de demain. Si Antigone, le projet pharaonique confié à Ricardo Bofill par Georges Frêche au début des années 80, apparaît un rien daté et un peu défraîchi, il n’en marque pas moins l’entrée de la ville dans une nouvelle ère.

De nouveaux quartiers naissent ou se transforment dans son prolongement. Port Marianne est de ceux-là. Dans un cadre naturel privilégié, entre rives du Lez et parc de la Lironde, la ville y a transféré son hôtel de ville. Le bâtiment-miroir, imaginé par Jean Nouvel et François Fontès, a fière allure. Un peu plus loin, c’est Philippe Starck qui pose son Nuage. Et Rudy Ricciotti accoste son “vaisseau blanc” au bord de l’eau. Tout aussi immanquable, l’Arbre blanc de Sou Fujimoto qui dresse ses branches sur 17 étages, élu “plus beau bâtiment du monde” par ArchDaily. Ou encore la bibliothèque universitaire de droit de René Dottelonde.

Cultures d'ailleurs

Sur les routes de la Catalogne ou de la vallée d’Aoste, Montpellier rappelle volontiers que son histoire est liée à la Méditerranée. Ville de passage et de brassage, elle accorde aux cultures venues d’ailleurs une attention particulière : Arabesques est au rendez-vous des cultures arabes à la rentrée et, en octobre, Cinemed embrasse le paysage du 7e art méditerranéen. Cette année, avec son programme de rencontres et de performances, Africa annonce le sommet Afrique-France et confirme cette ouverture au monde.

En juin, le printemps est celui des comédiens, véritable coup d’envoi des grands festivals d’été. Avec Montpellier Danse, le rendez-vous incontournable de la danse contemporaine. Puis le festival de Radio France où toutes les musiques (ou presque) irriguent la ville et la région. Pour terminer l’année en beauté, I love techno (qui fête ses 10 ans à Montpellier) promet “trois jours de teuf” en décembre.

On l’aura compris, Montpellier n’a rien d’une ville-musée. Elle n’en manque pourtant pas. Avec le musée Fabre bien sûr, ses collections, ses expositions d’exception mais aussi son extension Soulages, le MO.CO (comme Montpellier Contemporain), avec trois espaces d’exposition dont l’Hôtel des Collections qui présente actuellement un remarquable panorama de la création africaine, de Cyprien Tokoudagba à Mallick Sidibé ou Chéri Samba. Et difficile de passer sous silence le street art. Un art qui a pignon sur rue et pas seulement sur les quais du Verdanson, à l’Espace Saint-Ravy, dans le quartier des Beaux-Arts ou du côté des Halles du Lez (lire par ailleurs). DDB, Al ou encore Madame, de jeunes talents qui vous en mettent plein la vue.

Montpellier attire et se révèle incroyablement vivante, accordant une place à des populations, des publics et des communautés qui semblent toutes s’y épanouir. À chacun sa porte d’entrée.



Le nuage, Philippe Starck © Kostar

L'Arbre Blanc, Sou Fujimoto © OTC3M

MO.CO © Kostar

Cathédrale ST-Pierre © OT3M

Café MO.CO Panacée © Kostar

RBC Design Center, Jean Nouvel © Kostar


Vivre et créer ensemble

Depuis juillet 2019, c’est une nouvelle “place to be” qui a un côté californien. Dans le quartier de Port Marianne, les Halles du Lez sont un lieu de vie assez incroyable. On y trouve un marché qui réserve une belle place aux producteurs de la région mais aussi des espaces de restauration et de détente, des bars à thèmes, de la street food et du street art, des artisans, des brocanteurs…

On s’y retrouve pour un marché paysan, le samedi, pour un show d’artistes et de créateurs, pour des ateliers de cuisine, le Kids day, en octobre, ou encore le Christmas market, en décembre. Quant au roof top, c’est un lieu idéal pour lézarder aux beaux jours qui sont nombreux à Montpellier. Malgré la crise sanitaire et ses contraintes, les Halles du Lez ont trouvé leur rythme et leurs inconditionnels. Un lieu branché sans doute mais qui séduit (aussi) une large clientèle familiale.


Le rooftop des Halles du Lez © Marché du Lez

Y aller

Montpellier n’est pas au bout du monde. On peut prendre son temps et y “descendre” en voiture ou en train. Toutefois, l’avion permet de gagner du temps. Avec des vols au départ de Nantes, Rennes et Brest, selon les jours et les périodes avec Transavia. Volotea assure également une liaison au départ de Nantes.


Y séjourner

Nombreux hôtels de chaînes un peu partout en ville. Dont le Crowne Plazza Corum ou l’Ibis Style proche de la place de la Comédie. On peut lui préférer l’Hôtel Royal, tout aussi bien situé, dans la même fourchette de prix, soit 100 €/nuit.


S'y restaurer

Nombreux petits restaurants sympas en ville. Comme, par exemple, le Kydo Poke Bowl, rue Jules Latreilhe. Sympa également le Café de la Panacée et sa cuisine du marché ou encore Faune, la table de l’Hôtel des Collections, rue de la République. Quant aux amateurs de bonnes viandes, ils connaissent déjà le “smoke house” de la ville : Le Couperet tombe dans le bon sens, rue des Tessiers. Impossible de passer sous silence le succès du Jardin des sens dans le splendide hôtel Richer de Belleval où officient les frères Pourcel. Si la tête dans les étoiles peut avoir un prix, on peut se consoler de belle manière à La Canourgue, le bistro du même établissement pour un très bon rapport qualité/créativité/prix.

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