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Vincent Morin-Desevedavy, un air de famille



Texte / Arnaud Bénureau * Photo / Tangui Jossic pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°29 - février-mars 2012


Depuis un an, Vincent Morin-Desevedavy est à la tête de la maison Desevedavy Musique, institution nantaise du piano qui, cette année, fête ses 70 ans.


C’est au 57 de la rue Maréchal Joffre, rue des kebabs et des bobos nantais, qu’on retrouve Vincent Morin-Desevedavy. « C’est la plus grosse boutique de la rue ». C’est aussi la plus ancienne. En 1942, Jules, son grand-père, y ouvre un magasin de pianos. Aujourd’hui, la maison compte trois boutiques implantées à Nantes, Saint-Herblain et Angers, et 18 collaborateurs.

Desevedavy Musique, c’est avant tout une histoire de famille. Le petit-fils, bientôt 43 ans, ne peut s’empêcher de la raconter. « Mon grand-père, fils d’agriculteur, perd la vue à l’âge de 8 ans. Ce drame familial a été l’opportunité magique de sa vie. Trois possibilités s’offrent à lui : le rempaillage de chaises, standardiste ou la musique ». On connaît la suite.

Par contre, le parcours de l’actuel gérant, on l’ignore. On sait qu’il a travaillé dans l’agro alimentaire. Mais on ne sait pas pourquoi il n’a pas plongé, tête la première, dans l’aventure familiale ? « J’avais un profond respect pour le bonhomme. Je ne voulais pas lui enlever sa vie », explique celui qui se définit comme un « passionné du commerce et des affaires ». Malgré « la grosse voiture et le gros salaire » liés à son statut de « jeune cadre dynamique » chez Kraft Foods, poids lourds de l’industrie agroalimentaire, Vincent se prend le mur de la quarantaine en pleine face. « J’en avais ras le bol. Il y avait trop de pression et j’avais envie de me réaliser ».


“Aujourd’hui, je m’éclate. Je n’ai plus besoin d’appeler Zurich pour appliquer une décision.”

Jules Desevedavy décède en janvier 2009, « pendant La Folle Journée consacrée à Bach, son compositeur préféré ». Deux ans plus tard, le petit-fils « rachète la boîte. Je veux conserver l’histoire de l’entreprise, son savoir-faire, tout en apportant une touche de modernité. Aujourd’hui, je m’éclate. Je n’ai plus besoin d’appeler Zurich pour appliquer une décision ». Mieux, il croise Arthur H, « venu au magasin pour sélectionner un piano pour sa tournée », rebooste Desevedavy Musique, monte un partenariat avec le festival Culture Bar-Bars et continue d’être un acteur essentiel de La Folle Journée que Desevedavy Musique soutient techniquement depuis sa création. « C’est un fonceur, nous dira Jocelyne Jaworski, 40 ans de maison et responsable de magasin. Je suis rassurée que ça continue ». Au 57 de la rue Joffre, la musique n’est pas prête de s’arrêter.




1974

À 5 ans, il joue ses premières notes de piano.


1992

Il obtient avec mention son DESS à l’Université Paris-Dauphine et débute sa carrière de “jeune cadre dynamique”.


2009

Décès de son grand-père Jules Desevedavy. Il fête ses 40 ans. Année de la grande réflexion.


2010

Il quitte son poste de direction chez Kraft Foods, abandonne Paris et se réinstalle à Nantes. Début d’une toute nouvelle vie.


2012

Les 70 ans de la maison Desevedavy. Il a l’ambition de poursuivre l’écriture d’une partition entamée par son grand-père.

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