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Vincent Radureau : “Il y a une dimension artistique dans le football, et dans le sport en général.”


Il est le M. Football de Canal +. Rédacteur en chef-adjoint de la chaîne (où il est entré en 1992), Vincent Radureau est passé par la Sorbonne avant de choisir la voie du journalisme. Il pose ici son regard sur football et culture.

Le football, ça remonte à votre enfance ? C’était pour faire “comme tout le monde” ?

Le football, pour moi, ça remonte à l’enfance effectivement mais en pointillé. Je suivais les matches de l’équipe de France (j’ai pleuré devant Séville, j’ai sauté de joie devant Guadalajara), mais je n’avais pas de club de cœur. La raison est simple : dans ma région poitevine, il n’y a jamais eu de club parmi l’élite du championnat... En revanche, j’ai assidûment fréquenté les équipes de foot de mon village, jusqu’à l’adolescence.


Le journalisme sportif, ce fut un choix évident ?

Non, pas un choix évident. Lorsque j’étais à l’école des journalistes (le CFJ), je me destinais plutôt à la rubrique “culture”. Mais lorsque Charles Biétry, le patron des sports de Canal+ de l’époque, a demandé deux élèves du CFJ pour compléter sa rédaction, je n’ai pas hésité car je sentais qu’il y avait là une belle opportunité. Je ne l’ai pas regretté depuis.


Comment expliquer l’indifférence (le mépris parfois…) du milieu culturel par rapport au football ?

S’il y a mépris ou indifférence, c’est sans doute parce qu’on imagine que les footballeurs, ou les amateurs de football, n’ont aucune culture et ne pensent qu’avec leurs pieds. Ce qui est évidemment faux et caricatural. Tout comme il est caricatural d’imaginer que la culture n’est de nos jours réservée qu’à une certaine élite. Mais voilà, comme le football est un sport simple, accessible à tous, il apparaît aux yeux de certains comme l’antithèse de l’élitisme, et donc négligeable. Mais c’est très franco-français. L’Angleterre n’a pas ce mépris pour la chose footballistique.


En foot, on parle de “beau jeu”… Y a-t-il une dimension culturelle, voire artistique, dans le football ?

Oui, il y a une dimension artistique dans le football, et dans le sport en général. J’en ai eu la certitude au début de ma carrière de petit reporter. Au milieu des années 1990, j’étais souvent envoyé à Nantes pour suivre les entraînements dirigés par Jean-Claude Suaudeau, le coach-maestro de l’époque. Et plus d’une fois, j’ai été impressionné par ce que je voyais, associant ces séances à une chorégraphie digne d’un ballet (et je ne dis pas ça parce que Kostar est établi dans la région). Autre exemple : le tennis de Roger Federer est tout à fait artistique, à mes yeux.


En dehors du public lensois (dont traite Stadium), quel est votre regard sur les publics de l’Ouest ?

Je n’ai pas le sentiment qu’il y ait une spécificité des publics de l’Ouest. Il me semble que ces publics sont à la fois enthousiastes et exigeants, avec une passion toute mesurée…

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