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Voyou : “La mode ? Je m'en fous mais je m'en fous pas vraiment.”


Interview / Matthieu Chauveau * Photo / Pierre-Emmanuel Testard Publié dans le magazine Kostar n°69 - février-mars 2020

Vous êtes quelqu'un de stylé, depuis quand faites-vous attention à votre look ?

Depuis que j'ai commencé à jouer dans des groupes, vers mes 18 ans. Je me suis rendu compte de l'importance de bien m'habiller pour la scène mais je n'y prends vraiment plaisir que depuis quelques années. Avec l'arrivée de Voyou, j'ai pu développer mon propre style.


Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ?

Je ne sais pas mais disons que, quand on voit mon look, on sait que je ne fais ni du rap ni du reggae (sourire) !


Comment choisissez-vous votre costume de scène ?

Je travaille avec deux stylistes. Quand tu es tout seul, il y a des trucs que tu n'oses pas porter parce que tu te dis que ça va être la honte. Elles m'ont amené vers des coupes, des couleurs que je n’aurais pas forcément envisagées avant.


Quel rapport entretenez-vous avec la mode ?

Un rapport : “Je m'en fous mais je m'en fous pas vraiment.” Je trouve ça à la fois hyper beau et hyper dégueulasse. J'aime le côté art populaire : la manière de s'habiller influence des gens dans l'art, la peinture, la photo… En même temps, les vêtements neufs, c'est un des trucs les plus polluants de la planète. C'est pourquoi je m'habille essentiellement avec des habits d'occase.


Pensez-vous être à la mode ?

J'ai l'impression d'être à ma mode à moi. Comme mes chansons, ça puise un peu dans l'enfance, notamment au niveau des couleurs. Pour les fêtes, j'ai rouvert des albums photo chez ma grand-mère. Je me suis rendu compte que mes goûts vestimentaires sont très axés sur ce que je portais gamin. Les pantalons en velours violets ou verts, j'aime toujours autant !


“Les vêtements neufs, c'est un des trucs les plus polluants de la planète. C'est pourquoi je m'habille essentiellement avec des habits d'occase.”

Être à la mode, c’est quoi pour vous ?

Ne pas porter la dernière marque que tout le monde surkiffe mais des choses qui te vont bien et que tu ne retrouves pas chez les autres.


Avez-vous déjà retourné votre veste ?

J'ai fait un gros retournement de veste quand j'ai arrêté d'être musicien pour les autres et que j'ai monté mon propre projet.


Avez-vous déjà pris des vestes ?

Un paquet à l'adolescence, avec les filles. Professionnellement, je touche du bois mais ça s'est plutôt déroulé sans accroc. J'ai eu la chance de jouer dans des groupes qui m'ont permis de faire plein de scènes, de rencontrer plein de gens. J'ai pu préparer le terrain de manière optimale pour Voyou.


Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ?

Mes tenues de scène et des vêtements conforts pour la route : des sweats bien épais, des pantalons un peu larges qui me donnent l'impression d'être dans un sac de couchage. J'ai aussi toujours mon ordi et mon iPad, pour pouvoir composer et dessiner partout. Enfin : un cache yeux et un coussin tour de cou… Essentiel dans le camion !


À qui voudriez-vous tailler un costard ?

À un paquet de monde mais que des gens que je ne connais pas (sourire). Beaucoup de politiciens et, bien sûr, les climato-sceptiques.


Quel est le comble du chic ?

Être classe avec les vêtements les plus moches de la planète.


Quelle personnalité voudriez-vous relooker ?

François Ruffin, peut-être. Pour lui donner plus de crédibilité auprès des gens pour qui le style est vraiment trop important et qui, du coup, en oublient d'écouter ses idées.


Qui rêveriez-vous de déshabiller ?

Sarkozy. Pour lui mettre des vêtements moches et voir si ses idées tiennent encore la route auprès de ses électeurs. S'il avait été habillé comme François Ruffin, peut-être que les gens auraient moins fait l'erreur de l'écouter…


Votre premier tee-shirt de groupe ?

Un tee-shirt de Korn que je m'étais acheté moi-même chez Rock à Gogo, à Nantes. Très vite, j'ai alterné avec deux autres : Marilyn Manson et Eminem.


Voyou Stereolux, Nantes. 3 avril.

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