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Woodkid : “Être à la mode, c’est avoir un sens de la communauté”





Vous êtes quelqu’un de stylé, depuis quand faites-vous attention à votre look ?

Depuis longtemps et ça n’a pas toujours été un succès. Je suis un peu passé par tous les styles, toutes les couleurs. C’est le principe de la recherche d’identité, ça fait partie du jeu et on a tous des petites casseroles… Au début des années 2010, quand je suis arrivé à Paris, j’étais pas mal influencé par les fluo kids, par exemple.


Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ?

Non. Pour être chanteur aujourd’hui, il vaut mieux avoir 20 ans et être beau sur Instagram.


Comment choisissez-vous votre costume de scène ?

Je ne choisis pas. C’est Nicolas Ghesquière, le designer de Louis Vuitton, qui m’habille. Il m’a conçu une tenue sur mesure, découpée dans une sorte de toile de parachute et estampillée de logos, comme une combinaison de la Nasa.


Quel rapport entretenez-vous avec la mode ?

Assez proche. Je fais la musique des défilés Louis Vuitton depuis maintenant 12 saisons. En tant que réalisateur, c’est aussi une dimension qui est importante dans mes films. Un vêtement raconte un personnage.


Pensez-vous être à la mode ?

Je n’aime pas cette idée. Être à la mode, ça veut dire par définition ne pas être pérenne.


“Beaucoup de mouvements artistiques et musicaux sont nés dans la reconnaissance du look : le rock, la culture punk…”

Être à la mode, c’est quoi pour vous ?

Si c’est suivre le courant, ça ne m’intéresse pas trop. Mais en même temps, être à la mode, c’est avoir un sens de la communauté, du groupe et ça, c’est quand même formidable. Beaucoup de mouvements artistiques et musicaux sont nés dans la reconnaissance du look : le rock, la culture punk…


Avez-vous déjà retourné votre veste ?

Plein de fois  ! C’est se réinventer, se remettre en question. C’est plus sain que de camper sur ses positions et ne pas évoluer. Il y a des choses que j’ai pu faire artistiquement à une époque que je ne ferais plus aujourd’hui, que je ne trouve pas forcément de très bon goût…


Avez-vous déjà pris des vestes ?

Beaucoup aussi. Mais c’est un peu la nature du métier de réalisateur qui veut ça. On écrit des projets pour des gens et on se fait rembarrer tout le temps. En tant que musicien, par contre, je ne suis pas trop du genre à aller gratter aux portes. Je préfère qu’on vienne à moi.


Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ?

Mes tenues de scènes et mon chien. Je tourne toujours avec lui : un petit lévrier italien qui s’appelle Omega. Sinon, j’emmène le minimum. Je m’habille de manière très normcore dans la journée, pour justement avoir le sentiment de vraiment rentrer dans un costume de scène le soir.


À qui voudriez-vous tailler un costard ?

À ceux qui ont besoin d’en porter pour diriger les grandes forces du monde.


Quel est le comble du chic ?

La gentillesse ? Le chic n’est absolument pas une question de vêtements pour moi mais de qualités humaines.


“Certaines manières de s’habiller dissimulent parfois un peu de mépris de classe.”

Le comble du mauvais goût ?

Le cynisme et, tout particulièrement, dans le monde de la mode. Certaines manières de s’habiller dissimulent parfois un peu de mépris de classe. Par exemple la fétichisation des chaussettes Lidl.


Quelle personnalité voudriez-vous relooker ?

Moi-même, parce que j’adore me réinventer constamment. J’aimerais bien par exemple aller vers des choses plus drôles, plus amples, plus lumineuses. Pas forcément à l’image de ma musique en fait. Je suis quelqu’un de pas très grand, donc pourquoi pas jouer sur le côté un peu « boxy » ?


Qui rêveriez-vous de déshabiller ?

Un peu tout le monde. À l’heure où on demande aux gens, et en particulier aux filles, de se recouvrir, j’aurais plutôt envie de voir un peu plus de peau, de chair. Moi je dis : « crop top pour tout le monde ! »


Votre premier tee-shirt de groupe ?

Je n’en porte jamais, à part parfois des tee-shirts Woodkid. Mais c’est plus de manière pragmatique, parce que la lessive, c’est souvent très compliqué en tournée !


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