top of page
Rechercher

Yann Nguema : émerveiller le public

.


Texte / Christophe Cesbron * Photo / Yann Nguema Publié dans le magazine Kostar n°82 - octobre-novembre 2022


À Nantes, sur les façades du Château, pour le festival Scopitone, à Angers, dans la nef de la Collégiale Saint Martin, Yann Nguema présente deux installations lumineuses, sonores et numériques, tissant, chacune, une relation forte avec le lieu où elles prennent corps.


« Le plus important c’est de faire vivre au public une expérience. » Yann Nguema veut « l’émerveiller et lui donner à voir quelque chose qu’il n’aurait jamais imaginé ». Lui faire traverser un écran pour le projeter dans un autre univers, dans une autre dimension. Si au début de sa pratique, c’est vers la musique qu’il se tourne (il est l’un des fondateurs du groupe EZ3kiel), il aborde rapidement le mapping. Sa participation à la Fête des Lumières, à Lyon en 2016, le propulse sur le devant de la scène et lui permet de multiplier les expériences. « Ce qui est génial avec le mapping, c’est de faire se rencontrer deux espaces temps différents : le patrimoine historique et l’art numérique contemporain.  » Pour la Collégiale Saint-Martin, il investit la longueur de la nef dans laquelle il fait flotter, voler, s’agiter, à l’aide de ventilateurs, trois grands écrans de soie posés sur le sol, sur lesquels apparaissent, plus ou moins floues, des formes lumineuses. Les ventilateurs, dont la puissance varie, modifient les drapés, animent les fluctuations, font naître des paysages blancs et mouvants. Incroyablement légère, aérienne, portée par les mouvements d’air et de masses sonores, l’installation abstraite et organique absorbe le regard. Interactive par séquence, l’œuvre permet aux spectateurs de faire varier, d’orchestrer, de tenter intuitivement de prendre la main sur les mécaniques du dispositif.


“Ce qui est génial avec le mapping, c’est de faire se rencontrer deux espaces temps différents : le patrimoine historique et l’art numérique contemporain.”

À Nantes, dans la cour du Château, les façades du Grand Logis et du Grand Gouvernement deviennent les écrans d’un impressionnant mapping entrant en résonance avec l’exposition Inde-Reflets de mondes sacrés. Yann Nguema croise les langages : ceux des codes informatiques, ceux de l’histoire architecturale, ceux de la culture et de la mythologie indienne, pour faire naître des motifs visuels complexes, hypnotiques, sous la forme d’un spectaculaire poème visuel et sonore.


Gravity, installation cinétique, Collégiale Saint-Martin, Angers, 9 septembre au 31 décembre. Cachemire, Scopitone, Château des Ducs de Bretagne, Nantes, 14 au 17 septembre.

bottom of page