top of page
Rechercher

Zaho de Sagazan : “Le premier critère, c’est d’être à l’aise”



Interview / Matthieu Chauveau * Photo / © Zoé Cavar Publié dans le magazine Kostar n°83 - décembre 2022-janvier 2023


Vous êtes quelqu’un de stylée, depuis quand faites-vous attention à votre look ?

En fait, j’ai toujours essayé de l’être mais j’ai l’impression de n’avoir jamais réussi. Sans doute parce que je ne prends pas le temps pour. Il faut dire que je déteste faire les magasins, essayer des fringues. J’ai un petit problème avec mon corps et, à chaque fois, j’en sors déprimée. Il y a d’autres priorités. Ma musique (sourire).


Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ?

Oui, parce que je ne suis pas non plus complètement à côté de la plaque. Mon côté voix grave, arrangements minimalistes… c’est plutôt en accord avec mon style.


Comment choisissez-vous votre costume de scène ?

Mon équipe me dit souvent que je prends beaucoup trop peu de temps pour ça. Le premier critère, c’est d’être à l’aise. En ce moment, je porte un cycliste avec un justaucorps noir. Je me sens nue et en même temps gainée donc c’est parfait. Je peux danser, voire faire le grand écart. Mais je mets quand même une veste de costard par-dessus.


Quel rapport entretenez-vous avec la mode ?

J’entretiens surtout un rapport étroit avec Emmaüs ! Toute ma garde-robe vient de là. Ma mère m’a donné cette passion. Je la prolonge maintenant en allant dans les friperies. Je préfère les fringues d’avant, souvent de meilleure qualité et mieux taillées. J’aime bien le principe de la seconde main.


“Mon côté voix grave, arrangements minimalistes… c’est plutôt en accord avec mon style.”

Pensez-vous être à la mode ?

Musicalement, je ne le suis pas du tout parce que je suis restée dans les années 1960 à 80, de Brel à Kraftwerk. Quand on me parle d’hyperpop, du futur, je ne suis pas du tout là-dedans. Bon après, même si je ne me sens pas dans la mode, je ne serais pas contre en créer une (sourire).


Avez-vous déjà retourné votre veste ?

Oui. Et c’est bien de le faire, ça veut dire savoir se remettre en question. Par exemple pour le morceau Je rêve qui sera dans mon album. Les premiers arrangements sur lesquels on a travaillé, avec mes producteurs Alexis Delong et Pierre Cheguillaume, ne me plaisaient pas. J’en voulais des beaucoup plus pop et une fois qu’on a testé la deuxième version, j’ai bien dû admettre que la première était meilleure.


Avez-vous déjà pris des vestes ?

Bien sûr. Par exemple avec mon meilleur pote dont j’étais folle amoureuse. Mais, au final, ce n’est pas trop une veste parce que, maintenant, il travaille avec moi sur toute la tournée (sourire).


Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ?

Beaucoup trop de choses. Généralement, je fais ma valise 5 minutes avant de partir, donc je mets toute ma garde-robe pour être sûre de ne rien oublier. Je me retrouve donc avec une valise de 15 kg pour trois jours.


À qui voudriez-vous tailler un costard ?

À des gens de pouvoir qui font de la merde, donc il y en a beaucoup, à commencer par Poutine évidemment.


“J’adore quand les gens font des choses de ouf avec peu”

Quel est le comble du chic ?

J’adore quand les gens font des choses de ouf avec peu : avec un piano et une mélodie ou avec un drap et trois coutures. Quand il y a plein de moyens, ça devient tout de suite un peu moins chic, parce que c’est normal que ça le soit.


Le comble du mauvais goût ?

Quand tu as dépensé des mille et des cents et que tu es moche.


Qui rêveriez-vous de déshabiller ?

Il y a plein de personnalités que je trouve très belles. Le problème, c’est qu’on ne sait jamais si elles sont intelligentes. Et j’ai pas envie de déshabiller un con. Alors je dirais mon crush du moment.


Votre premier tee-shirt de groupe ?

Je suis pas trop tee-shirt de groupe normalement mais je m’en suis acheté un de Kraftwerk récemment. J’ai eu la chance de jouer le même soir qu’eux à Rock en Seine. C’était le meilleur concert de ma vie et je n’ai pas hésité une seule seconde à filer au stand merch. Depuis, je le porte tous les jours !


Création des Trans Musicales à L’Aire Libre, Saint-Jacques-de-la-Lande, du 7 au 11 décembre.

Quai des Arts, Pornichet, 5 mai 2023.

bottom of page