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Blutch, itinéraire d’un enfant doué



Texte / Arnaud Bénureau * Selfie / Blutch Publié dans le magazine Kostar n°46 - été 2015

Pensionnaire de La Tangente, asso rennaise branchée électro, et booké par Astropolis, Julien Porhel, Blutch sur sa carte d’identité nocturne, vient de connaître une année complètement folle. Et ça ne fait que commencer.

Après des Dj’s sets « par-ci, par-là », Blutch a définitivement décollé il y a un an tout juste lors de la dernière édition d’Astropolis. « J’entends parler d’Astro depuis que je bois des bières. Autant dire que ça fait quelques années. Là, j’avais accès aux loges. Je me suis fait de nouveaux potes. Et aujourd’hui, je roule pour eux. Je n’en reviens toujours pas. C’est bizarre car je rêvais de ça, mais dans 10 ans. »

Comme le jeune producteur de 24 ans a l’art de la blague, mais pas du storytelling, la réaction est sincère. De toute façon si Blutch, équilibriste avançant avec agilité et grâce sur les fils de l’abstract hip hop et de la house, se la racontait, ça se saurait. « N’ayant pas de formation musicale, je suis allé naturellement vers l’électro. Petit à petit, j’ai commencé à faire des trucs. Comme à un moment, j’en ai eu marre de faire de la merde, j’ai décidé de pousser le bouchon plus loin. En m’enfermant dans mon petit refuge, j’ai pris beaucoup de plaisir. Sans trop savoir pourquoi d’ailleurs. Peut-être qu’à force de faire l’andouille, faire de la musique me détendait. » Et celle que Blutch propose touche d’abord au cœur avant de monter au cerveau puis de descendre dans les guibolles.


“J’entends parler d’Astro depuis que je bois des bières.”

« Lorsque je cherche des samples, l’atmosphère prime avant tout. Pourtant lorsque j’enlève mon casque, j’aime aussi la bonne techno des champs et taper du pied avec les potes. » Et oui, quand il ne compose pas, Blutch fait la fête, « l’emploi du temps de ma vie ». Ce n’est pas un full-time job non plus ; car à côté, le Breton bosse. Il est actuellement « employé polyvalent » dans la boîte de graphisme de son père. Pas le temps donc de se prendre pour un artiste. « Je ne me définis pas ainsi. Je ne crée rien. Un artiste, c’est un mec qui expérimente vraiment. Pour le moment, je n’ai ni le temps, ni la force, ni la motive. » Mais le talent, Blutch en a à revendre. Par kilo.




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