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Das Kinø, une toile à deux


Texte et photo / Matthieu Chauveau pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°57 - octobre-novembre 2017

Avec The Call of a Vision, leur premier album, le duo nantais Das Kinø livre une electro-pop cinématographique née de la rencontre du yin et du yang.

« T’es pas un rockeur, tu ne sais pas ce que c’est que le rock ! » aurait lancé, un soir et à une heure avancée, le batteur d’un mythique groupe nantais à David Darricarrère. Celui-ci était alors en reconversion rock’n’roll avec son projet Dtwice, après onze ans d’électro-soul gagnante au sein de Smooth. « Avec le recul, il avait raison », concède Darricarrère, beau joueur, le regard toujours rieur : « Je me suis fantasmé en groupe de rock avec Dtwice mais, aujourd’hui, je reviens à ce que je sais le mieux faire avec Das Kinø .» L’expérience aura surtout permis au multi-instrumentiste de découvrir une perle rare, l’élégance-même tant physiquement (grande fille châtain à frange) que musicalement (des doigts de fée, une « oreille absolue ») : la claviériste et bientôt chanteuse Léa Colombet, de 15 ans sa cadette.


“Dans Das Kinø, Léa incarne le côté candide, pur, et moi le côté plus extrême, instinctif, qui essaie de la tenter.”

À eux deux, Léa et David forment dorénavant Das Kinø (« le cinéma », en allemand) et n’ont pas perdu de temps pour sortir un élégant premier album d’électro-pop sensuelle, planante et – forcément – cinématographique. Le combo, pourtant, n’allait pas de soi, mais fonctionne au-delà des espérances à l’instar de cette pochette de disque improbable, représentant sa tête à elle sur son corps à lui. D’un côté une pianiste formée au Conservatoire, citant Rachmaninov et Debussy en référence. De l’autre un multi-instrumentiste autodidacte, crédité à la réalisation de pas mal de disques ligériens (tant soul que pop), quand il ne les sort pas sur son propre label Do you like.

« Dans Das Kinø, Léa incarne le côté candide, pur, et moi le côté plus extrême, instinctif, qui essaie de la tenter .» Une démarche qui, à l’instar de celle adoptée jadis par Gainsbourg avec ses muses, semble porter ses fruits – du moins artistiquement. Parallèlement à ce projet, la paire officie plus discrètement sous le nom de Hi-Fi Gen, livrant une électro aussi explosive et dansante que celle de Das Kinø est onirique et lascive. David résume : « L’un est pour le dimanche, l’autre le samedi soir. »


Das Kinø The Call of a Vision, disponible chez Do you like

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