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François Ozon, interview recto/verso



Interview et Photos / Matthieu Chauveau pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°52 - octobre-novembre 2016


Interview recto

Vous réalisez des films variés, comment définir votre cinéma ?

Je ne suis pas du tout dans l’auto-analyse, mais le désir est toujours moteur : désir de filmer des gens, de raconter des histoires.

Un certain goût pour le genre ?

Oui, il permet de jouer avec les attentes du spectateur. Par exemple en commençant une histoire comme un thriller et en la continuant comme un film romantique.

Un certain goût pour le genre sexuel, aussi ?

Mes films parlent d’aujourd’hui, de ce que c’est d’être un homme ou une femme. Il se trouve que le masculin et le féminin sont des valeurs qui ont beaucoup évolué.

Lubitsch est la star des cinéastes mais le public le connait-il encore ?

Pour beaucoup de cinéphiles d’aujourd’hui, les plus vieux films sont ceux des années 70. J’adorerais qu’ils redécouvrent Lubitsch qui a été un cinéaste très inventif, moderne.

Vos films préférés sont-ils en noir en blanc ?

Non, je ne fétichise pas du tout le noir et blanc. J’ai choisi de tourner Frantz de cette manière parce que notre mémoire de la guerre 14-18 est elle-même en noir et blanc.

Vous faites presque un film par an, comment sera le suivant ?

Très différent, plus transgressif : un thriller érotique !




Interview verso

Vous avez remporté une Coquille d'or en 2012, à San Sebastian. Quelles sont vos coquilles ?

Mes producteurs avaient rebaptisé ce prix la Moule d’Or ! J’ai énormément de coquilles. Je mets souvent les pieds dans le plat et, parfois, je le regrette. Mais c’est bien que les choses se disent.

Huit Femmes, c'était il y a 14 ans, allez-vous finir par nous dire quelle était la plus pénible ?

Ça a été un peu compliqué avec Catherine Deneuve, mais ce qui est génial, c’est qu’on s’est retrouvés ensuite pour Potiche et là, ça s’est passé de manière miraculeuse.

Lequel de vos films aimeriez-vous refaire ?

Pourquoi pas Angel. Ce sont souvent les films qui n’ont pas rencontré le public qu’on a envie de retravailler.

À la sortie de Regarde la Mer, Jean-Luc Godard rebaptisait votre film Regarde la merde. Vous lui en voulez toujours ?

Non ! J’étais ravi qu’il aille voir un de mes films, même s’il n’a pas aimé. Quand j’ai su ce qu’il avait dit, j’ai trouvé ça tellement drôle. Mais je ne suis pas sûr qu’il ait vu d’autres films de moi...

Swimming Pool avec un burkini, ça aurait marché ?

Là, les Américains ont censuré. Quand Ludivine Sagnier fait une fellation au personnage masculin, elle a trois mouvements de tête. Ils m’ont demandé de n’en garder qu’un. J’ai accepté parce que, franchement, ça ne changeait pas grand-chose à la fellation !

Sophie Marceau refuse toujours de tourner avec vous ?

Vous êtes bien renseigné ! Il est vrai que je lui ai proposé plusieurs fois… Quand les acteurs refusent, la plupart du temps, ils ont raison. C’est très mauvais de s’engager avec un acteur qui fait un film en trainant des pieds.

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