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Jeanne Cherhal : “La mode m’intéresse mais je ne suis pas sûre de l’intéresser”


Interview / Matthieu Chauveau * Photo / © Frank Loriou Publié dans le magazine Kostar n°52 - octobre-novembre 2016

Vous êtes quelqu'un de stylée. Depuis quand faites-vous attention à votre look ?

Je ne pense pas être si stylée ! Je fais attention, mais je ne me sens jamais mieux qu’en jeans-marinière-perfecto. Sur scène, par contre, je fais gaffe : je n’ai pas droit à l’erreur.


Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ?

Disons que j’en ai plusieurs. Autant sur scène, je n’hésite pas à porter un smoking à paillettes, autant au quotidien, des boots, un jeans et un blouson en cuir me conviennent. J’ai l’impression que quand on a un métier qui nous expose, c’est un peu indispensable d’avoir deux garde-robes. Bon, Lady Gaga ne dirait probablement pas ça.


Comment choisissez-vous un costume de scène ?

C’est celui dans lequel je me sens la plus conquérante. J’en ai plusieurs. J’ai toujours un smoking noir sous le coude. C’est la pièce très classique, « grande dame de la chanson ». Mais plus ça va, plus je me permets des libertés vestimentaires, jusqu’à porter des paillettes.


Quels rapports entretenez-vous avec la mode ?

Elle m’intéresse mais je ne suis pas sûre de l’intéresser. Je pense que la mode est un art de vivre, une expression artistique. J’ai porté du Margiela il y a quelques années : une robe toute en grandes franges. J’adorais.


“Plus ça va, plus je me permets des libertés vestimentaires, jusqu’à porter des paillettes.”

Pensez-vous être à la mode ?

Pas du tout, à l’image de ma musique, d’ailleurs. Ce que je regrette, c’est qu’aujourd’hui on soit dans une mode un peu uniforme. On se permet moins de choses qu’il y a quelques décennies. Par exemple, dans le studio où je travaille, j’ai l’impression qu’on est tous habillés pareil. Les mecs sont tous en slim, avec des petites boots et une barbe.


Être à la mode, c’est quoi pour vous ?

L’intérêt n’est pas d’être à la mode, c’est de la lancer. Personnellement, j’adore les mecs qui portent une combinaison de peintre blanche, un peu comme le guitariste des Who. Je trouve ça hyper sexy. J’attends qu’un mec relance cette mode, pour changer des slims. En plus, ça doit être hyper agréable à porter.


Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ?

Un peu de bouffe : des tablettes de chocolat 90%, des fruits secs, des yaourts au soja. En tournée, on mange souvent mal, notamment dans les festivals. À tel point que cet été, j’ai dû emporter une salade de riz dans ma valise. Mal manger, ça peut déprimer. On dit que dans un sous-marin, la personne la plus importante pour le moral des troupes, c’est le cuisinier.


À qui voudriez-vous tailler un costard ?

Donald Trump mériterait qu’on lui taille un costard. Mais il mériterait surtout une bonne coupe de cheveux pour commencer.


Quel est le comble du chic ?

Charlotte Gainsbourg à n’importe quel moment de la journée. Elle a une classe naturelle, une grâce. J’aime tout chez cette femme.


Le comble du mauvais goût ?

La french manucure. Je trouve ça tellement laid. Pour moi, c’est la vulgarité, la grossièreté incarnée.


Quelle personnalité voudriez-vous relooker ?

Marge Simpson. J’ai un problème avec sa robe verte. Quand on a des cheveux comme elle, c’est pas possible de porter du vert. Je préférerais du rouge.


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